I - BIOGRAPHIE - 1950

De 1950 à 1954, après un cour stage à Nancy dans les Ateliers de Maxéville dirigé par Jean Prouvé, Villeglé participe à la mise au points des lettres éclatés que Hains photographiait depuis 1947, et à divers film dont Pénélope et loi du 29 juillet 1881 ou défense d’afficher.
Sur les chutes des pellicules trop exposées, Villeglé réalisera une série de graffiti. Le centre Pompidou diffusera le résultat de cette expérience au début de années 1980 sous le titre Paris–Saint Brieuc 1950/1952.

En décembre 1953, Villeglé et Hains fréquentes les lettristes dissidents, dans un sordide café de la rue du Four, Chez Moineau. Bull dog Brau, Guy-Ernest Debord et Jil G Wolman entre autres viennent de fonder leur première international, prémisse du situationnisme.

En février 1954, ils font la connaissance de François Dufrêne dont ils suivaient les publications et les récitals lettristes depuis huit ans. Il les présente à Yves Klein de retour du Japon.

En avril et mai 1957, la première rétrospectivement des affiches lacérées est mise en place chez Colette Allendy, qui avait échappé aux dogmatismes des abstraits et grâce à Yves Klein qui raccourcit de huit jours sa propre exposition. Au cours de vernissage Villeglé rencontre Gérard Deschamps, familier au lieu pour y avoir déjà exposé. Se rendant compte que la critique et le publique n’avaient pas saisi qu’il y avait une approche picturale à afficher les affiches lacérés. Villeglé rédige une mise au point sur les affiches lacérées Des Réalités collectives qu’il fait paraître en mai 1958. Isidore Isou répondra a cette provocation dans une revue de Maurice Lemaître, Poésie Nouvelle.

En février 1959, François Dufrêne ayant effectué une première vente d’affiches lacérées de petits formats et "Lacéré anonyme" ayant pris corps en Villeglé, il l’invite à présenter ses œuvres dans l’atelier de son père.

"Lacéré anonyme" est un personnage mythique, né de la croyance en une création collective. Il s’agit de la remise en question de l’artiste en tant qu’interprète de l’âme populaire et intermédiaire de l’inconscient collectif.

En Octobre, des affiches lacérées, un monochrome bleu, une machine à peindre, disséminés à l’intérieur et à l’extérieur du Musée National d’Art moderne de la ville de Paris, créent les trois évènements de la biennale des jeunes. Lorsqu’il se remémore sa visite inaugurale, Malraux oublie Klein et s’arrête sur la machine baladeuse et menaçante de Tinguely et les affiches lacérés, les plus insidieuses des ready-made. Le genre Haffreux semble lui dire Picasso à qui il relate le vernissage.

En cours d’année paraît Sur Marcel Duchamp de Robert Lebel. L’objet devient un dénominateur commun et les affiches lacérés, qui étaient abusivement assimilé au collage, seront alors identifiées au ready-made.

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